L’anthropologie est la science qui se préoccupe de l’étude de l’être humain sous tous ses angles, physiques et culturels. Les résultats obtenus par la psychologie cognitive ont été appliqués à l’anthropologie pour étudier de façon plus précise la façon dont naît et se transmet une culture, en particulier du point de vue social et religieux.

Les bases de l’anthropologie cognitive

C’est Claude Lévi-Strauss qui a écrit le texte qui sert de base à cette science, « La Pensée sauvage », et cette première approche sera développée par la suite par Maurice Bloch. L’idée directrice énoncée par Lévi-Strauss était qu’il n’y a pas de différence entre la pensée des « sauvages » et celle des personnes « civilisées ». En effet, il était généralement admis que l’homme moderne avait une capacité supérieure de réflexion en raison de la complexité des notions qu’il devait assimiler. De même, il insiste sur le fait que tous les peuples de tous les continents ont su mettre en place des systèmes complexes de pensée et de civilisation. Maurice Bloch, sur les traces de Lévi-Stauss et après s’être intéressé de près à l’anthropologie marxiste, à la mort et à ses rites, a orienté ses recherches sur ce domaine de l’anthropologie cognitive. Cet anthropologue, qui a tenu une chaire européenne au Collège de France en 2005-2006, regrette la séparation qui s’est opérée entre les anthropologues professionnels qui, devant la complexité de l’étude d’un système social, ont limité leur domaine de recherche, et les spécialistes de l’homo sapiens qui tentent de développer des théories très généralistes.

Vers une anthropologie pluri et interdisciplinaire

Maurice Bloch cherche donc à réconcilier les différentes branches de l’anthropologie et à leur proposer de sortir des laboratoires pour se confronter, sur le terrain, à la complexité des pensées humaines et de leurs implications dans le domaine social, entre autres. Ainsi, l’étude d’une culture ne peut se faire en s’attachant à l’étude du cerveau de chacun des membres du groupe, et une culture n’est pas un ensemble d’idées stable et définissable, ce qui en complique l’étude. Les sciences cognitives, entre autres, pourraient permettre une approche plus efficace de ces recherches, mais la plupart des anthropologues n’en est pas encore convaincue.